Dans cette expérience d’avocate accompagnant sa.son client.e, Maître Anne-Claire BOURSIER, avocate au Barreau de Strasbourg et Médiateur à l’IJA – Institut de Justice Amiable rapporte son vécu d’une médiation. Ici nous en revenons à l’essence même de la médiation comme outils de rétablissement de la communication.

Les prénoms androgynes utilisés comme l’écriture inclusive renforcent l’anonymat de la situation. Bonne lecture.

Dominique et Claude sont en procédure de divorce.

L’Ordonnance de non conciliation a accordé un droit de visite et d’hébergement à Claude un weekend sur deux, un mercredi après-midi sur deux et la moitié des vacances scolaires.

Les époux n’arrivent plus du tout à communiquer et passent systématiquement par leurs avocats pour tout incident ou demande liés aux enfants. Au cours de la procédure, Dominique sollicite une suspension des droits de visite et d’hébergement de Claude, au motif que les enfants exprimeraient un mal-être profond et que Claude se désintéresserait des enfants depuis son emménagement avec sa nouvelle/son nouveau partenaire. Claude conteste cette version des faits.

Lors de l’audience de plaidoirie, Dominique semble sincèrement convaincu.e du mal-être des enfants. Claude semblait sincèrement convaincu.e que les temps de résidence se passent très bien chez elle.lui.

Le Juge aux affaires familiales :

  • a fixé un droit de visite et d’hébergement (DVH) amiable pour l’aîné et réduit le DVH du 2ème enfant à un week-end sur deux (période de vacances scolaires incluse).
  • a enjoint une médiation familiale.

Au cours de la médiation, les parties se sont exprimées et Dominique a réalisé, au cours de la médiation, qu’elle.il projetait une crainte par rapport à un évènement traumatisant qu’elle.il avait vécu.e au même âge que leur deuxième enfant. Elle.il a considéré la situation sous un nouvel angle.

Claude a eu des mots très forts sur le fait qu’elle.il protègerait leur enfant, propos qui ont rassuré Dominique.

A l’issue de la médiation, les parties sont convenues de maintenir le DVH amiable pour l’ainé et mettre en place un droit de visite et d’hébergement progressif aux vacances scolaires suivantes (4 jours au lieu d’une semaine) pour le 2ème enfant afin de rassurer le parent et l’enfant.

La procédure de divorce s’est poursuivie. Dans le cadre du jugement de divorce, le juge a rétabli un droit de visite et d’hébergement classique (un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires).

Suite à cette médiation, Claude et Dominique ont directement communiqué entre eux lorsqu’il y avait des difficultés ou des questions concernant les modalités d’exercice des droits de visite et d’hébergement et ne sont plus passés par leurs avocats.